Chez le furet, la stérilisation est indiquée aussi bien chez le mâle que chez la femelle, d’une part pour la maîtrise de la reproduction, la diminution de l’odeur corporelle, la réduction des comportements agressifs, mais également pour la prévention de certaines maladies (maladie surrénalienne et hyperoestrogénisme, dont nous parlerons dans un prochain article).
La stérilisation peut être chirurgicale ou chimique à l’aide d’un implant contraceptif. Toutefois, la stérilisation chimique est fortement conseillée dans cette espèce, la stérilisation chirurgicale étant associée à l’apparition de la maladie surrénalienne chez le furet.
La pose de l’implant peut se faire au cours du premier hiver du jeune furet ou à l’apparition de signes de chaleurs (vulve gonflée, testicules gonflés, odeur corporelle plus marquée, comportements sexuels,…).
La pose de l’implant se fait sous anesthésie gazeuse flash à l’isoflurane. L’implant est alors posé par voie sous-cutanée en région interscapulaire.
Il s’agit d’un implant de desloréline (analogue de la GnRH), une molécule qui va inhiber la fonction reproductrice des individus. L’implant est efficace au bout de 8 à 10 jours, avec parfois, une augmentation des signes de chaleurs durant cette période.
L’implant présente l’avantage de se dissoudre entièrement sous la peau, il n’y a donc pas besoin de le retirer une fois son action terminée.
La durée d’efficacité est évaluée en moyenne à 2 ans et demi, mais celle-ci peut être très variable en fonction des individus, pouvant parfois atteindre les 4 ans.
La pose d’un nouvel implant sera motivée par le retour en chaleurs des individus.
Il existe des effets secondaires mineurs dus à la pose de l’implant (gonflement en regard de la zone de l’implant, érythème) mais avec résolution spontanée en 1 semaine. L’implant peut parfois provoquer une très grosse mue, la repousse des poils s’effectuant dans les quelques semaines qui suivent, mais parfois jusqu’à 2 mois après la pose de l’implant. De très rares cas d’agressivité chez des femelles ont été rapportés, mais avec résolution spontanée en quelques jours à quelques mois.
Dr Cécile Bernhard
Docteur vétérinaire, Responsable du SERVICE NAC VETINPARIS
Références
1. Van Zeeland YRA, Pabon M, Roest J, Shoemaker NJ : Use of a GnRH agonist implant as alternative for surgical neutering in pet ferrets. Veterinary Record, 2014.
2. Goericke-Pesch S, Wehrend A. The use of a slow release GnRH-agonist implant in female ferrets in season for oestrus suppression. Schweizer Archiv für Tierheilkunde, 487-491, 2012.
3. Schoemaker NJ, Van Deijk R, Muijlaert B, et al. Use of a gonadotropin releasing hormone agonist implant as an alternative for surgical castration in male ferrets (Mustela putorius furo). Theriogenology 70, 161-167, 2008.