L’hyperthyroïdie est une maladie secondaire à une concentration excessive d’hormone thyroïdienne (la thyroixine ou T4 ou la triiodothyronine ou T3). C’est de loin la maladie endocrinienne la plus fréquente chez le chat. La thyroïde est une glande située sur le cou de part et d’autre de la trachée. L’hyperthyroïdie est liée à une hyperplasie bénigne de la glande. Les cancers thyroïdiens (carcinomes) sont extrêmement rares (2% des cas).
Quels sont les facteurs de risque ?
L’hyperplasie de la glande peut être secondaire à différents facteurs comme des facteurs environnementaux, nutritionnels ou immunitaires. Certaines études montrent un risque accrue pour les chats nourris avec une alimentation humide (boites). Les chats faisant leurs besoins dans une litière auraient 3 fois plus de risque de devenir hyperthyroïdien que le chats faisant leurs besoins à l’extérieur.
La moyenne d’âge des chats diagnostiqués est de 13 ans. On ne note ni de prédisposition de race ni de sexe.
Quels sont les signes ?
A l’examen, on note dans 80 % des cas une augmentation de la taille de la thyroïde. Près de 90% des hyperthyroïdiens maigrissent. Le poil est terne et cassant. Les chats changent de comportement. Ils sont plus agressifs, anxieux, sensibles au stress, hyperactifs… L’appétit augmente ce qui rassure les propriétaires et explique les consultations souvent tardives. On note également des diarrhées, des vomissements et une augmentation du volume des selles. L’hormone thyroïdienne est diurétique ce qui explique l’augmentation de la soif et l’augmentation des mictions chez les animaux malades. Des difficultés respiratoires peuvent s’installer, le poumon perdant de son élasticité. L’hyperthyroïdie a également des conséquences cardiaques avec l’apparition de souffles cardiaques, de troubles du rythme… Le muscle cardiaque s’épaissit dans certains cas.
Quel est le traitement ?
L’itraconazole est un antimycosique utilisé pour ses propriétés anti thyroïdiennes. Il bloque en effet la production de la thyroxine. C’est un traitement à donner à vie sous forme d’un comprimé par jour. Quelques réactions adverses sont décrites telles que des vomissements, une perte d’appétit, de la fatigue, des démangeaisons de la face. Un contrôle du taux en hormones thyroïdiennes est réalisé en moyenne 3 semaines après l’instauration du traitement. Lors de ce contrôle, votre vétérinaire apprécie également le fonctionnement des reins. En effet, le traitement peut révéler une insuffisance rénale chronique qui était jusqu’alors masquée par l’hyperthyroïdie. En cas de forte dégradation des paramètres rénaux, le traitement thyroïdien peut être interrompue du fait de sa réversibilité. Cependant, sur certains animaux, le traitement n’est efficace que sur une courte durée voir complètement inefficace. D’autres solutions thérapeutiques sont alors possibles.
La chirurgie est efficace à 100%. Toutefois, de part la localisation de la thyroïde, elle peut se compliquer du fait du passage de nerfs dans la région (paralysie laryngée en autres…).
Le traitement par iode radioactif est certainement le traitement de choix. Il s’agit d’injecter en une seule fois par voie sous cutanée de l’iode qui va se lier spécifiquement à la thyroïde mais aussi, si elles étaient présentes, à des métastases disséminées dans l’organisme. Pratiquement, le chat doit être hospitalisé (car radioactif ) pendant une dizaine de jours. C’est un traitement qui présente de très bons résultats avec seulement 5% d’échec.
Qu’ils s’agissent de la chirurgie ou du traitement par iode radioactif, il est vivement conseillé d’introduire en premier lieu le traitement médical (itraconazole) afin d’améliorer l’animal et d’apprécier la fonction rénale. Dans un second temps, la chirurgie ou mieux le traitement par iode radioactif seront abordés de façon plus sure.
Docteur Isabelle Pasquet – Fondatrice Clinique vétérinaire VETINPARIS, Paris 11