Qu’est ce que c’est ?
L’insuffisance rénale chronique ou IRC est une maladie évolutive sur une période assez longe (mois voir années). Quelqu’ en soient les causes, l’insuffisance rénale chronique est irréversible. Toutefois, même si les parties rénales perdues le sont définitivement, le confort et l’espérance de vie des chiens et des chats peuvent être améliorés par un traitement de soutien. L’insuffisance rénale chronique reste beaucoup plus fréquente chez le chat que chez le chien. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 7 ans.
Quelles sont les causes d’insuffisance rénale chronique ?
Les causes peuvent être congénitale ou familiale. Dans ce cas, les animaux naissent avec des reins mal formés qui vont se dégrader dans le temps de façon irrémédiable.
L’insuffisance rénale chronique peut être acquise. Dans près de 80 % des cas, il s’agit d’une inflammation chronique des reins qui conduit à la destruction de ces derniers. Pour les 20 % restants, l’insuffisance rénale chronique peut être secondaire à un cancer des reins (lymphome le plus souvent) ou à une maladie métabolique (amyloïdose).
Les reins malades se fibrosent progressivement et ne sont plus capables d’assurer leur fonction de filtration.
Quelles sont les manifestations de l’insuffisance rénale chronique ?
Les reins ont pour fonction principale d’éliminer le produit de destruction des protéines: l’urée. Lors de déficience rénale, l’urée n’est plus correctement éliminée et sa concentration dans le sang augmente. L’urée se conduit alors comme un toxique et va être responsable des désordres cliniques observés.
L’appétit devient difficile et l’animal est plus sélectif sur son alimentation. On note une perte de poids, des vomissements, une mauvaise haleine, de la constipation, de la fatigue, une augmentation de la soif.
L’urée est également toxique pour le système nerveux. Il est souvent décrit (dans pres de 65% des cas), des manifestations neurologiques telles qu’un état de confusion, parfois de démence, des convulsions…
Les insuffisants rénaux sont également souvent carencés en potassium. Le chat y est particulièrement sensible ce qui se traduit par des faiblesses musculaires, un port de tête bas, des troubles cardiaques…
Quel est le pronostic ?
Il dépend de plusieurs facteurs:
- la sévérité des signes cliniques au moment du diagnostic
- la sévérité des lésions rénales
- la vitesse de progression de la maladie
- l’âge de l’animal
En quoi consiste le traitement
Les lésions rénales étant irréversibles, l’objectif est de protéger au maximum le peu de rein fonctionnel restant. Il est donc idéal d’identifier la cause primaire de l’insuffisance rénale afin de la traiter au mieux et ainsi stopper la progression de la maladie.
L’alimentation est capitale. Non seulement, l’alimentation adaptée possède une teneur réduite en protéines, en sel et en phosphore. La concentration en vitamine B est augmentée ainsi que la densité énergétique, la teneur en potassium et en acides gras essentiels.
Le traitement vise à réduire l’hypertension artérielle et à combattre l’anémie si elle est présente.
La prise en charge de l’insuffisant rénal est donc globale et demande outre une alimentation spécifique un suivi précis pour corriger les déséquilibres causés par la maladie. Comme toute affection de longue durée, elle requiert une grande implication de la part des propriétaires et une relation de confiance avec votre vétérinaire traitant.
Docteur Isabelle Pasquet – Fondatrice Clinique vétérinaire VETINPARIS, Paris 11